• Plus de 60 sionistes blessés, dont plusieurs soldats, indique un service d’urgences sioniste.
• L’armée sioniste a détruit au moins deux mosquées au Liban-Sud au cours des dernières 24 heures
• 51 morts et 174 blessés dans les frappes sionistes avant-hier, selon le ministère libanais de la Santé
SYNTHÈSE —- le Hezbollah a revendiqué, hier, une frappe menée avec des «drones piégés» contre une caserne de Binyamina, dans la région de Haïfa, qui a blessé plus de 60 personnes, dont plusieurs soldats sionistes.
Dans un communiqué, le parti chiite a affirmé avoir mené cette frappe «avec un essaim de drones piégés sur la base d’entraînement de la brigade Golani, à Binyamina, dans le sud de Haïfa».
Selon United Hatzalah, une organisation de secouristes bénévoles sionistes, les équipes médicales «fournissent une assistance à plus de 60 blessés présentant divers degrés de blessures: critiques, graves, modérées et légères» dans le secteur de Binyamina.
Il s’agit du plus haut bilan de blessés dans une attaque du Hezbollah contre le Nord sioniste depuis le début des affrontements, le 8 octobre 2023. En avril, une frappe sur un «centre communautaire» de Arab Aramshe avait fait 17 blessés et tué un réserviste.
Cette attaque entre dans le cadre de la série d’opérations «Khaybar», lancée fin septembre après la mort de Hassan Nasrallah, et se veut «une riposte aux attaques» sionistes, «en particulier contre les quartiers de Noueiri et Basta à Beyrouth, ainsi que dans d’autres régions libanaises».
Les frappes sionistes sur ces deux quartiers en plein cœur de la capitale libanaise avaient fait une vingtaine de morts. Elles visaient, selon des informations de la presse sioniste et des sources sécuritaires et proches du Hezbollah, le responsable de la coordination du Hezbollah, Wafic Safa.
Binyamina est situé à l’est de Césarée, à près de 65 kilomètres de la Ligne bleue.
L’armée sioniste va enquêter sur les raisons pour lesquelles les sirènes d’alerte ne se sont pas déclenchées.
Un tank sioniste touché par «un missile guidé» de la résistance
Le Hezbollah a également annoncé hier avoir frappé « avec un missile guidé» un tank sioniste au sud de Kouzah, à trois kilomètres à l’est de Ramiyé, où des combats ont eu lieu dans la nuit.
Il a affirmé que le véhicule a pris feu et que son équipage a été « tué et blessé ». Plus tôt dans la journée, le parti avait annoncé des « combats » à la mitrailleuse avec des soldats sionistes qui tentaient de s’infiltrer dans cette localité du Liban-Sud.
Le mouvement de la résistance libanaise a aussi annoncé hier avoir repoussé à 10h une nouvelle «tentative d’infiltration d’une force d’infanterie » sioniste « sur les hauteurs de Kanaan, à Blida », village du Liban-Sud, dans le caza de Bint Jbeil.
Des affrontements «rapprochés» ont eu lieu, à coups de mitrailleuse, «faisant des morts et des blessés».
Plus tôt, le parti chiite avait indiqué avoir frappé avec des tirs d’artillerie des soldats sionistes à Maroun el-Ras, et repoussé dans la nuit des tentatives d’infiltration au niveau de Ramiyé.
Le Hezbollah accuse l’ennemi d’avoir utilisé des bombes à sous-munitions dans le Sud
Parallèlement, le Hezbollah a accusé, hier, l’armée sioniste d’avoir bombardé dans la matinée les localités de Hanine et Tiri, dans le caza de Bint Jbeil, au Liban-Sud, avec des «missiles chargés de bombes à sous-munitions».
Après 16h, l’artillerie sioniste a visé la colline de Jabal el-Sadana, dans le caza de Hasbaya, avec des munitions à fragmentation, ont indiqué des sources de sécurité au correspondant du journal libanais «L’Orient-Le Jour ». Selon ces sources, ces obus sont « tirés pour provoquer un grand nombre de victimes».
Selon l’ONU, le terme « armes à sous-munitions » désigne tout système d’armes qui envoie un ensemble de sous-munitions explosives de petite taille sur une cible. Elles sont interdites dans le cadre de la Convention d’Oslo, conclue en mai 2008 et entrée en vigueur en 2010. L’entité sioniste n’est pas signataire de cette convention.
Dans son communiqué, le Hezbollah a estimé que l’utilisation de telles armes est « un nouveau crime barbare, qui s’ajoute à la série des atrocités contre les peuples libanais et palestinien » menées par l’entité sioniste, qui, selon lui, a utilisé ces armes « parce qu’il a réalisé l’incapacité de la communauté et des organisations internationales face à ses crimes ».
Une source sécuritaire a affirmé au correspondant du quotidien libanais «L’Orient-Le Jour» dans le Sud que des soldats sioniste s’étaient infiltrés dans la nuit de samedi à dimanche à Abbassiyé, près de Ghajar, dans le caza de Hasbaya, et avaient piégé à l’explosif la mosquée du village, avant de la faire exploser. Il s’agit d’une attaque supplémentaire de l’armée sioniste contre des lieux de culte au Liban-Sud.
Les forces sionistes avaient également détruit dans la nuit la mosquée de Kfar Tebnit, au sud-est de Nabatiyé, dans un raid aérien.
Elles avaient auparavant fait exploser la mosquée de Yaroun, dans le courant de la semaine dernière, et pris pour cible l’église de Derdghaya, près de Tyr, dans laquelle avaient été tuées sept personnes, dont cinq secouristes.
3 soldats libanais dans une attaque à Bourj el-Moulouk
L’armée libanaise a accusé l’armée sioniste, dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, d’avoir pris pour cible deux véhicules militaires hier dans la localité de Bourj el-Moulouk, dans le caza de Marjeyoun au Liban-Sud. Ces véhicules transportaient un bulldozer destiné à réparer les routes endommagées par les bombardements, a précisé l’armée, ajoutant que l’attaque a blessé trois soldats. L’information avait été rapportée plus tôt dans la journée par le correspondant du «L’Orient-Le Jour».
Il y a deux jours, trois soldats libanais ont été tués par des frappes sionistes au Liban-Sud sur fond d’affrontements entre l’entité sioniste et le Hezbollah.
De son côté, le ministère libanais de la santé fait état de 51 morts et 174 blessés dans les frappes sionistes avant-hier.
La Finul demande à l’entité sioniste «des explications» suite à plusieurs «violations graves» de son armée
La Force intérimaire des Nations unies au Liban a publié un communiqué décrivant en détail les violations commises par les troupes sionistes au Liban-Sud. La Finul a demandé dans la foulée à l’armée sioniste de «s’expliquer», dans un contexte tendu. Le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu avait auparavant demandé aux Casques bleus de quitter la région, une demande condamnée par Beyrouth.
«Tôt ce matin, les soldats de la paix présents sur une position de l’ONU à Ramiyé (caza de Bint Jbeil) ont observé trois pelotons de soldats israéliens franchissant la Ligne bleue pour entrer au Liban. A 4h30, alors que les soldats de la paix se trouvaient dans les abris, deux chars Merkava ont détruit la porte principale de la position et y sont entrés de force. Ils ont demandé à plusieurs reprises que la base éteigne les lumières», détaille le communiqué de la Finul.
«Les chars sont partis environ 45 minutes plus tard, après que la Finul a protesté par l’intermédiaire de notre mécanisme de liaison, affirmant que la présence de l’armée israélienne mettait les soldats de la paix en danger», poursuit le communiqué.
Tirs et fumée
«A 6h40, les Casques bleus présents dans le secteur ont signalé le tir de plusieurs obus à 100 mètres plus au nord, générant une épaisse fumée. Quinze soldats de la Finul ont souffert d’irritations cutanées et de réactions gastro-intestinales après que la fumée a pénétré dans le camp », rapporte encore le texte, indiquant que les soldats blessés étaient en cours de traitement.
La Finul accuse aussi les soldats sionistes d’avoir bloqué avant-hier le passage à un convoi «logistique critique» des Casques bleus à Mays el-Jabal (Bint Jbeil).
«Pour la quatrième fois en autant de jours, nous rappelons à l’armée israélienne et à toutes les parties leur obligation d’assurer la sécurité du personnel et des biens de l’ONU, et de respecter l’inviolabilité des locaux des Nations unies à tout moment. L’intrusion dans une position de la Finul constitue une violation flagrante du droit international et de la résolution 1701. Toute attaque délibérée contre des soldats de la paix constitue aussi une grave violation du droit humanitaire international et de la résolution 1701. Le mandat de la Finul prévoit une liberté totale de mouvement dans sa zone d’opérations, et toute restriction à cet égard constitue une violation de la résolution 1701 qui a mis fin à la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël», conclut le communiqué.
Mikato dit condamne l’appel de Netanyahu à évacuer les Casques bleus de la frontière
Le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati a condamné hier l’appel lancé par le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu, qui demandait à l’ONU de retirer ses Casques bleus du Liban-Sud.
«Netanyahu ne se contente pas d’agresser le Liban, causant des morts et des destructions indescriptibles, mais qu’il montre également son hostilité envers les forces de l’ONU (Finul) opérant dans le sud du pays », a dénoncé le Premier ministre libanais dans un communiqué. Critiquant «un nouvel exemple du mépris d’Israël pour la légitimité internationale et ses décisions», M. Mikati a appelé la communauté internationale à un «nouvel élan pour adopter une prise de position appropriée» mettant fin à l’offensive sioniste contre le Liban.
Il a ajouté que Beyrouth «reste attaché à la résolution 1701 et au rôle positif» de la Finul.
La Finul est déployée entre le fleuve Litani et la frontière libano-israélienne. Ses principaux contingents proviennent d’Indonésie, d’Inde, du Ghana, d’Italie et du Népal. La Malaisie, l’Espagne, l’Irlande et la France contribuent également en personnel.
Avant les incidents d’hier, cinq Casques bleus avaient déjà été blessés en 48 heures par des tirs sionistes.
La Presse de Tunisie avec agences et médias